L’hiver s’installe sur le Grésivaudan en ce jour de match. L’heure où les marmottes cherchent un abri pour passer l’hiver, l’heure où les bêtes sont à l’étable et le foin au sec, enfin l’heure où on est mieux à être aux fourneaux à préparer des muffins à la myrtille que de jouer au rugby. Le RCTP recevait l’UA côtoise sous les premiers flocons de décembre.
Malgré les conditions, les deux formations étaient au complet, les matchs pouvaient être joué à force égale.

Les réservistes préparaient le terrain et dessinaient dans la neige les premières figures sur le pré. Les Rouges et Noirs étaient pris à froid, en moins de 10 minutes les Rouges et Blancs marquaient 3 essais : sur un groupé pénétrant en coin puis sur une croisée de centre et enfin sur une interception chanceuse du premier centre 21-0. 10ème minute et la neige qui tombe, il y a plus agréable...
Après ces 10 min de douche froide, les réservistes du Touvet-Pontcharra remettaient la main sur le ballon, ils commençaient à jouer et sur une touche suivie d’une classique, le Mexicain aplatissait au delà de la ligne après avoir revisité l’ensemble de la ligne adverse, 7-21. 3 minutes plus tard, les visiteurs reprenaient le large sur pénalité. Le travail se faisait, sous la neige qui commençait à masquer les lignes, rien de plus avant la mi-temps, 7-24.
Dès le début de la deuxième période, les Rouges et Blancs accentuaient l’écart, 7-27. Les joueurs du RCTP étaient piqués dans leur orgueil, et posaient de plus en plus de soucis aux adversaires qui eux, n’avaient plus pour ambition que de « gérer » le score. Un peu trop d’ailleurs, sur des fautes techniques destinées à pourrir le jeu, les visiteurs devaient mettre au repos pour 10 minutes 2 de leurs hommes. 42ème, sur son aile, Tibo, Prince de Saint Jean, relançait au pied, le challenge était réduit à un « un contre un ». Contrôle du ballon vers la ligne, petit pont en talonnant, s’en était trop pour le dernier défenseur et celui-ci était obligé de se mettre à la faute pour arrêter l’action. Pénalité qui sera convertie en essai de pénalité à la suite de la contestation de certains Rouges et Blancs, 14-27. 44ème, les hommes de la côtoise trouvait à nouveau le chemin de l’embût, 32-14. 54ème, c’est à notre président de devoir attendre 10min sur le banc suite à une entrée sur le côté dans un maul. Enfin… impensable… Il faut attendre la dernière minute de jeu pour qu’une combinaison au jeu au pied permette à RomToss d’aplatir, 32-19. Fin du match.
Un match difficile dans des conditions polaires, un manque d’automatismes entre les joueurs lié à des équipes qui changent chaque dimanche. Les réservistes ont joué 50 minutes d’égal à égal contre l’adversaire, les statisticiens noterons que sur cette période, le bilan comptable est positif, 19 points pour le RCTP contre 11. Tant que les plus hautes autorités nationales du rugby ne décident pas de le changer, nous devront jouer 60 minutes, à nous d’être présent de la première à la dernière minute, c’est un fait.

Place aux balais, il fallait nettoyer la neige pour que les lignes soient apparentes. Les hommes du RCTP devaient confirmer leur excellent résultat de la semaine dernière, ils étaient par conséquent particulièrement attentifs à ne pas rater ce match, signe que quelque chose s’est débloquée, dans les têtes comme dans le collectif. Quant aux Rouges et Blancs, ils avaient à cœur de prendre leur première victoire de la saison. La neige redoublait et les deux équipes se neutralisaient, ni les coups de pieds, ni le jeu à la main débloquaient la situation. Il faut attendre la 38ème minute pour que Pierrot permette au RCTP d’ouvrir le score, 3-0 juste avant la mi-temps.
Tous savaient que le résultat final allait être faible, car ce n’était pas un jour à envoyer du jeu. 52ème , sur pénalité, les Rouges et Blancs tentaient intelligemment les 3 points, 3-3. 69ème, toujours sur pénalité Pierrot remettait l’équipe dans le bon sens, 6-3. C’était dur, tour à tour, l’une des équipes acculait l’autre dans ces 22. 30 hommes au combat, dans le dur pour un résultat stérile. Seul un coup de génie pouvait permettre à l’une ou à l’autre de gagner ce match. Sur un coup de pied défensif plein champ de l’ouvreur de l’UA Côtoise. Saïd récupérait la balle, trompait sur une course pénétrante pour brillamment offrir sur une passe au pied la balle à the Arrow. La gagne était à 35 mètres, sur un couloir de 5 mètres de large pas plus. Un puis deux puis trois défenseurs effacés, Arrow flirtait avec la touche pour percer la défense. Non seulement, il attend son objectif mais aplati entre les poteaux. Il n’y avait pas un géni aujourd’hui mais au moins deux, bravo messieurs, un essai d’anthologie 13-3. L’équipe était à l’abri d’un essai, mais il restait du temps. Rien n’était fait. En fin de match, sur une erreur tactique du RCTP, les Rouges et Blancs ne pouvaient qu’assurer le bonus défensif. 13-6. Score final.

Une fois encore une défaite de trop mais les doutes du groupe sénior s’amenuisent, la confiance libère les hommes, le RCTP relève la tête.
Pour conclure, une citation du célèbre romancier britannique Georges Meredith, une citation qu’un vieil ami m’a confié, une citation qui répond parfaitement à nos objectifs.
« La lutte donne au triomphe la saveur de la passion, et la victoire embellit la conquête »